Charles Doceur possède une expérience professionnelle riche et diversifiée dans les domaines de l'intelligence artificielle, de la réalité virtuelle et de l'industrie 4.0. Charles Doceur est rentré en France il y a quelques mois après avoir passé plus de dix ans au Brésil pour le compte d’un géant du secteur puis en tant que consultant indépendant. Le cabinet Capucine & Associés a accompagné Charles Doceur lors de son retour en France en septembre 2022 afin de l’aider à appréhender au mieux ce nouveau virage professionnel au sein d’une ESN. Il partage ici son parcours et analyse les grandes tendances qu’il note dans le secteur de l’industrie 4.0.
Ingénieur de formation, Charles Doceur commence sa carrière dans le domaine de l'armement en tant que membre du corps des ingénieurs de l'armement. Il travaille pour Naval Group en tant qu'architecte de systèmes de combat avant de devenir chef de cabinet. En 2000, il surfe sur la vague d'innovation et l’explosion des startups et rejoint une société qui crée des logiciels pour des opérateurs télécom.
C’est en 2004 qu’il se tourne vers le monde du Product Lifecycle Management (PLM) en rejoignant PTC, où il restera 4 ans. Ensuite, pendant 5 ans, Charles Doceur met son expertise PLM au service de Dassault Systèmes en France. Il s’installe ensuite au Brésil et continue de travailler pour Dassault Systèmes pendant 2 ans avant de se mettre à son compte comme consultant en avant-vente pour des clients développant de solutions de réalité augmentée et d'intelligence artificielle notamment. Il accompagne ainsi le développement commercial d’Accenture sur le marché brésilien et réalise des missions de consulting PLM. Il mène également des réflexions stratégiques autour des nouveaux usages liés à la voiture partagée et connectée sur le marché brésilien.
Fin 2022, il décide de revenir en France et accepte une offre de Principal Business Consultant chez Capgemini (développement commercial PLM pour le secteur aérospatial et de la défense). Les consultants de Capucine & Associés accompagnent Charles Docteur dans la concrétisation du processus de recrutement.
Charles Doceur note trois grandes tendances dans le secteur du PLM : le PLM dans le cloud (PLM SaaS), le décloisonnement des solutions PLM et le développement des méthodes agiles.
Il admet que le modèle SaaS est une technologie de plus en plus populaire au sein des entreprises mais précise toutefois que le modèle PLM SaaS convient d’ores et déjà aux entreprises de taille moyenne. Le PLM SaaS permet aux utilisateurs d'accéder aux applications de manière flexible, via une simple connexion Internet. Les logiciels SaaS sont généralement accessibles depuis n'importe quel appareil, y compris les ordinateurs de bureau, les smartphones et les tablettes. Mais pour l’expert PLM, le PLM Cloud est pour l’instant moins adapté aux grandes structures qui ont des problématiques bien spécifiques. Autrement dit, se glisser dans le moule de la solution SaaS, moins modifiable que les solutions traditionnellement déployées chez les clients, requiert un travail d’adaptation et de simplification de leurs processus (pourtant résultats d’années de R&D et garant de leurs performances actuelles). “Cela sera le cas bientôt, les éditeurs y travaillent.”
Le décloisonnement des solutions PLM est une autre tendance forte notée par Charles Doceur. “Il s'agit d'une tendance récente qui consiste à intégrer les différents domaines d'activités de l'entreprise, tels que la conception, la fabrication, la logistique et la vente, dans un seul et même système de gestion de cycle de vie de produit” explique Charles Doceur. Cela permet une meilleure collaboration et communication entre les différents départements de l'entreprise. En effet, grâce à une vision globale du cycle de vie du produit, les différents départements peuvent travailler ensemble de manière plus efficace et efficiente. Les solutions PLM décloisonnées permettent également une meilleure gestion des données du produit, grâce à l'utilisation d'un système centralisé. Les données sont ainsi disponibles pour tous les départements, ce qui réduit les risques d'erreurs et les temps de traitement. En outre, le décloisonnement des solutions PLM peut également faciliter l'intégration avec d'autres systèmes d'entreprise, tels que les systèmes ERP (Enterprise Resource Planning) et CRM (Customer Relationship Management). Cette intégration permet une vue globale et unifiée de l'ensemble des activités de l'entreprise, ce qui facilite la prise de décision et l'optimisation des processus. “Mais une fois de plus, ceci n’est pas toujours évident dans les grands groupes” tempère l’expert.
Enfin, le développement des méthodes agiles lors de la mise en place des projets PLM est pour Charles Doceur une autre tendance clé. Le développement des méthodes agiles lors de la mise en place des projets PLM (Product Lifecycle Management) a en effet connu une évolution significative ces dernières années. Les méthodes agiles sont particulièrement adaptées pour gérer les projets PLM car elles permettent une gestion plus souple des différentes étapes du projet, ainsi qu'une collaboration plus étroite entre les différents acteurs impliqués. Contrairement aux méthodes traditionnelles de gestion de projet, qui peuvent être rigides et lentes à s'adapter aux changements, les méthodes agiles permettent une évolution progressive du projet au fil du temps. Les méthodes agiles sont également conçues pour favoriser la communication et la collaboration entre les différents membres de l'équipe, ce qui est essentiel pour la réussite d'un projet PLM. Elles permettent de mieux impliquer les parties prenantes du projet, notamment les utilisateurs finaux, et de mieux comprendre leurs besoins et leurs exigences. Si les méthodes agiles permettent une gestion plus souple et plus collaborative des projets PLM, l’expert pose néanmoins une limite. “Cette tendance nécessite une ouverture d‘esprit de la part des clients car elle implique une certaine modernisation des process d’achat et de contractualisation” analyse Charles Doceur qui salue cette nouvelle façon de travailler de manière ouverte et co construite tout en regrettant que tous les parties prenantes de l'écosystème PLM ne soient pas encore prêtes.